Ibhuloho

Ibhuloho – L’Île Suspendue, par Françoise Leblond

Dans Ibhuloho, Françoise Leblond nous convie à un voyage au-delà du réel, là où l’architecture et la nature fusionnent en une harmonie suspendue entre ciel et eau. Ce village aérien, perché sur des troncs colossaux, défie les lois de la gravité et nous invite à repenser notre rapport au monde.

Trois troncs gigantesques, piliers d’une civilisation oubliée, émergent des profondeurs aquatiques pour offrir leur écorce comme fondation. Une large branche, telle un pont suspendu, relie ces géants végétaux, permettant aux habitants de circuler entre leurs refuges perchés. Cinq tours aux toits effilés percent le ciel, mêlant influences architecturales et fantaisie onirique. Le village tout entier semble flotter, porté par un équilibre insaisissable entre la terre, l’eau et l’air.

La vie foisonne dans chaque recoin de cette oasis insulaire. Des escaliers sinueux épousent les courbes des troncs, menant à des cavités sculptées dans le bois, où terrasses et alcôves s’ouvrent sur l’immensité. La végétation s’infiltre dans l’architecture, tissant un dialogue intime entre l’homme et la nature.

Sous cet univers suspendu, l’eau d’un bleu profond veille, miroir du ciel où dansent les ombres des passerelles. Deux poissons surgissent à la surface, leurs regards curieux tournés vers ces demeures flottantes. Ils sont les messagers silencieux d’une frontière poreuse entre les éléments, rappelant que rien n’est immuable.

Sur le tronc central, deux oiseaux aux plumes éclatantes se posent avec majesté. Leur présence impose une sérénité solennelle, comme s’ils veillaient sur ce monde improbable. Le contraste entre leur silhouette imposante et la fragilité apparente de leur perchoir souligne l’essence paradoxale de cette œuvre : l’équilibre dans l’extraordinaire.

Dans le ciel, deux autres oiseaux s’élancent, portés par le vent, symboles de liberté et d’exploration. Plus loin, une ligne de collines se devine à l’horizon, offrant une échappée vers l’infini et laissant entendre que cet univers ne s’arrête pas là.

Inscrit dans la série Réalisme Imaginaire, Ibhuloho incarne pleinement l’essence du travail de Françoise Leblond. Elle y défie la réalité pour mieux en révéler la poésie cachée, nous invitant à suspendre notre regard et à nous perdre dans l’infinie richesse de l’imaginaire.