Le jardin aux colonnes

Le Jardin aux Colonnes : une porte ouverte sur l’imaginaire par Françoise Leblond

Dans un éclat d’ocre et d’azur, Le Jardin aux Colonnes nous convie à une rêverie suspendue entre l’élégance du réel et la liberté de l’imaginaire. Sous le pinceau de Françoise Leblond, ce jardin se déploie comme un fragment de mémoire figé dans un instant intemporel, baigné par une lumière chaude et enveloppante.

Deux colonnes immaculées, dressées telles des gardiennes du passé, encadrent un portail ouvragé, mystérieusement fermé sur l’inconnu. Sur leurs chapiteaux, des vases antiques laissent s’échapper des plantes retombantes aux reflets turquoise, conférant à la scène une douceur mélancolique. Le sol, semé de feuillages violacés, se mêle aux nuances du ciel, où des dégradés de rose et d’orange annoncent l’évanescence du jour. En contrepoint, une mer profonde et silencieuse borde l’horizon, dernier refuge d’un songe en suspens.

Le jardin semble figé dans un temps révolu, comme une ruine préservée de l’oubli. L’absence de figures humaines renforce cette sensation de mystère : qui a traversé ce lieu ? À quelles confidences ces colonnes ont-elles prêté l’oreille ? Une mouette solitaire fend l’air, dernier vestige d’un mouvement imperceptible, comme une invitation à franchir le seuil de l’imagination.

Inscrit dans la série Réalisme Imaginaire, ce tableau porte la signature singulière de Françoise Leblond, où la rigueur architecturale dialogue avec des harmonies chromatiques inattendues. Elle y déploie un art subtil, où la frontière entre le réel et le songe s’efface au profit d’un univers où l’œil s’égare et l’âme s’évade.