A propos de l'oeuvre
L’Absinthe d’Edgar Degas revisitée par Françoise Leblond : Quand les chats s’invitent au café.
Là, attablés dans la lueur tamisée d’un café figé dans le temps, deux chats anthropomorphes contemplent le vide avec une lassitude envoûtante. Françoise Leblond s’empare de L’Absinthe d’Edgar Degas et le pare d’une ironie douce, d’un soupir félin empreint de mystère et de malice.
Dans cette réinterprétation singulière, l’ennui parisien se mue en une scène burlesque : la solennité pesante de l’œuvre originale cède la place à une distorsion poétique et réjouissante. Car qui mieux que les chats pour incarner l’indolence, cette nonchalance teintée d’une mélancolie rieuse ?
L’absinthe, cette fée verte jadis muse des poètes maudits, semble ici désormais être un philtre enchanteur où se mêlent la rêverie et l’ironie. Le regard fuyant du chat, sa posture détendue mais songeuse, racontent une autre histoire : celle d’une humanité décalée, d’un instant suspendu entre spleen et félinerie joyeuse.
En insérant ses chats dans cette scène empreinte de solitude, Françoise Leblond invite le spectateur à redécouvrir l’œuvre sous un jour nouveau, oscillant entre hommage et subversion. Son pinceau redonne une seconde vie aux icônes de l’art, injectant humour et fantaisie dans la trame des chefs-d’œuvre.
Sa démarche artistique est un pas de côté, une respiration légère au sein d’un monde trop figé. En détournant L’Absinthe, elle en fait un antidote à la morosité, une invitation à rire doucement de nous-mêmes, à savourer ce que l’art a de plus libre et de plus insolent.